La maison aux pignons verts by Montgomery Lucy Maud

La maison aux pignons verts by Montgomery Lucy Maud

Auteur:Montgomery, Lucy Maud [Montgomery, Lucy Maud]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
Éditeur: Québec Amérique
Publié: 2001-09-22T04:00:00+00:00


20

Un excès d'imagination

Le printemps, une fois de plus, était revenu à Green Gables, le beau printemps canadien, capricieux, hésitant, égrenant ses jours parfumés, purs et frisquets, et ses couchers de soleil roses tout au long d'avril et de mai, faisant surgir de la terre mille résurrections miraculeuses. Les érables du Chemin des amoureux se paraient de petits bourgeons rouges, tandis que de minuscules fougères bouclées commençaient à croître autour de la Source des Fées. Dans les terres en friche, derrière chez M. Silas Sloane, les aubépines étaient en fleurs, étoiles roses et blanches d'une douceur exquise sous les feuilles vertes. Les garçons et les filles de l'école passèrent un après-midi charmant à les cueillir et rentrèrent à la maison dans le crépuscule clair, résonnant d'échos, les bras et les paniers alourdis par leur butin de fleurs.

« Je plains énormément ceux qui vivent dans des pays où il n'y a pas de fleurs d'aubépine », dit Anne. « Diana prétend que ces gens disposent peut-être de quelque chose de mieux, mais il ne peut rien y avoir de mieux que des fleurs d'aubépine, n'est-ce pas, Marilla ? Et Diana dit aussi que, s'ils ne savent pas ce que c'est, ils ne souffrent pas de ne pas en avoir. Mais je pense que c'est là la chose la plus triste de toutes. Ce serait dramatique, Marilla, de ne pas savoir comment sont les fleurs d'aubépine et de ne pas souffrir de ne pas en avoir. Sais-tu ce que c'est, des fleurs d'aubépine, Marilla ? Je crois que ce sont les âmes des fleurs qui sont mortes l'été passé. Green Gables est leur paradis. Mais nous avons eu une journée extraordinaire, Marilla. Nous avons pris notre déjeuner dans un petit creux moussu près d'un vieux puits, un endroit tellement romantique! Charlie Sloane a fait le pari, avec Arty Gillis, qu'il n'oserait pas sauter par-dessus le puits, et Arty a sauté, parce qu'il n'aurait pas supporté de perdre la face. Personne n'aurait renoncé dans un cas comme celui-là. C'est tout à fait à la mode, que de gager ainsi. M. Phillips a offert les fleurs d'aubépine qu'il a cueillies à Prissy Andrews, et je l'ai entendu lui murmurer : "Voilà des douceurs pour ma toute douce." Il a tiré cela d'un livre, je le sais; mais cela prouve qu'il a de l'imagination. On m'a offert des fleurs, à moi aussi, mais je les ai refusées, avec dédain. Je ne puis te dire le nom de la personne qui me les a offertes, car je me suis juré de ne jamais prononcer ce nom-là. Nous avons tressé des couronnes de fleurs et nous les avons agrafées à nos chapeaux ; et quand est venue l'heure de rentrer à la maison, nous avons défilé en rangs le long de la route, deux par deux, avec nos bouquets et nos couronnes, en chantant La Maison sur la colline. Oh, Marilla, c'était formidable! Tout le monde, chez M. Silas Sloane, s'est précipité pour nous apercevoir, et tous les gens que nous rencontrions le long du chemin s'arrêtaient pour nous observer.



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